GROZNY, Russie (AP) - Vingt-et-un policiers tchétchènes des forces anti-émeute pro-russes ont été tués jeudi dans l'explosion d'une mine à Grozny, capitale de la république séparatiste de Tchétchénie et dans l'affrontement qui s'en est suivi, ont annoncé les autorités russes.

Cette attaque, la plus importante attribuée aux séparatistes tchétchènes depuis des mois, semble avoir pris les forces russes et pro-russes par suprise. Bien que s'attendant à une reprise des opérations militaires séparatistes pour le mois de mai, elles n'étaient pas en alerte renforcée.

Un journaliste de l'Associated Press a vu 15 cadavres et six blessés, après l'explosion qui a détruit dans la matinée un bus dans un convoi transportant la police locale à la solde de Moscou. Outre les passagers du bus, un officier de police et son frère, qui voyageaient dans un autre véhicule, ont été blessés, ainsi qu'un passant.

Un échange de tirs durant une quinzaine de minutes a suivi l'explosion.

Les séparatistes ont en effet ouvert le feu sur le convoi, et un véhicule envoyé en renforts a également frappé la mine, tuant trois policiers et en blessant un autre, précisaient les responsables de l'administration tchétchène pro-russe. Quatre policiers ont ensuite succombé à leurs blessures.

Les séparatistes tchétchènes utilisent fréquemment des mines commandées à distance contre les forces russes et leurs supplétifs tchétchènes.

Les forces russes ont ensuite lancé une opération de ratissage dans Grozny, bloquant toutes les rues principales. Selon l'agence russe Interfax, cinq suspects ont été interpellés, dont un qui était blessé par balles. La chaîne de télévision NTV rapportait quant à elle que 12 journalistes de la télévision locale tchétchène avaient été interpellés.

Après la première guerre de Tchétchénie (1994-96) qui s'est achevée par la retraite russe, les forces de Moscou ont lancé à nouveau l'offensive en 1999 dans la république séparatiste à la suite d'incursions séparatistes et d'une série d'attentats attribués aux Tchétchènes qui ont fait 300 morts.

Dans son discours sur l'Etat de la Russie prononcé jeudi, le président Vladimir Poutine a réaffirmé la position officielle du gouvernement, selon laquelle "la phase militaire du conflit est considérée comme terminée". Les séparatistes continuent à mener une guerre d'usure contre les forces russes, à coups d'attaques sporadiques et d'attentats. AP

Yahoo! Actualités