Lettre ouverte à la 28ème Commission des Droits de l'Homme
30 mars
2002
La situation en Tchétchénie est plus urgente que jamais. Votre
résolution du 20 avril 2001 n'a pas eu de suite. Les "nettoyages"
systématique et répétés des villages et villes tchétchènes
sont l'occasion de massacres, disparitions, tortures, pillages, rançons
exigés aux familles. Ces violations graves et répétées
du droit international humanitaire commises contre la population civile tchétchène
depuis deux ans et demi constituent des crimes de guerre ainsi que des crimes
contre l'humanité. Pire : leur gravité et leur étendu,
l'impunité dans laquelle elles sont commises ainsi que certaines déclarations
prononcées par des dirigeants russes au plus haut niveau, prêtent
à craindre qu'il s'agisse d'un génocide. Il a été
estimé que, depuis 1994, le peuple tchétchène compte 200
000 morts, soit 20% de sa population.
La passivité de la communauté internationale devant ces crimes ne fait que les encourager : la violence ne montre aucun signe de s'essouffler.
Nous vous demandons avec instance d'adopter une résolution qui
- condamne avec fermeté les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis par le pouvoir russe en Tchétchénie,
- appelle à un processus de négociation avec la présence d'un médiateur international, condition incontournable pour parvenir à la paix,
- recommande au Conseil de Sécurité de voter un Tribunal Pénal International pour juger les crimes de guerre commis en Tchétchénie depuis décembre 1994.
Comité Tchétchénie de Paris