Sympathie de Tchétchènes pour les victimes du drame américain

12 septembre 2001

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GROZNY, Russie (AP) -- Les musulmans tchétchènes dont les vies et les foyers ont été dévastés par deux guerres au cours de la dernière décennie faisaient part mercredi de leur sentiments de choc et de sympathie pour le peuple américain.

''Je n'arrive pas à croire que ça a vraiment eu lieu. Mais à mon plus grand regret, c'est bien réel. J'espère que les organisateurs de ces attaques seront retrouvés et punis'', a affirmé Selima Kapaïeva, une habitante de 29 ans de Grozny, la capitale en ruines de la Tchétchénie. ''Nous n'avons jamais vécu dans de tels gratte-ciels mais nous nous sommes retrouvés dans de telles situations plus d'une fois.''

La plupart des grands édifices de Grozny - le palais présidentiel, les locaux universitaires, les hôpitaux - ont été endommagés ou détruits entre 1994 et 1996 dans la première guerre entre les troupes russes et les séparatistes, ou par l'artillerie et les bombardements russes dans la seconde qui oppose la Tchétchénie à la Russie depuis deux ans. Alors que l'armée russe affirme qu'elle mène une guerre contre des terroristes islamistes internationaux basés en Tchétchénie, la plupart des tchétchènes disent qu'ils se battent pour l'indépendance face à la Russie.

''Le Coran ne dit pas qu'on peut détourner des avions, faire exploser des maisons, tuer des gens pacifiques. Cet acte terroriste a été menée à l'encontre de la volonté de Dieu'', a estimé pour sa part Davoud Mourtaïev, un mollah de 60 ans.

Après les attentats de New York et Washington, Moscou a ordonné un renforcement de la sécurité autour de la Tchétchénie et les troupes basées dans la région sont en état d'alerte maximale, a annoncé mercredi le Premier ministre pro-russe de la Tchétchénie, Stanislav Iliassov.

De nombreux Russes ont comparé les attentats de mardi à ceux qui ont anéanti des immeubles d'habitation à Moscou et dans d'autres villes de Russie en 1999, attentats qui ont provoqué la mort de 300 personnes. Ceux-ci ont servi de prétexte au Kremlin pour réenvahir la Tchétchénie, alors que les séparatistes ont toujours démenti en être les auteurs et que les ni les organisateurs ni les auteurs n'ont encore été appréhendés à ce jour.


Chechens sympathize with American terror victims

GROZNY, Russia (AP) - Muslim Chechen civilians who have watched their lives and homes devastated by two wars over the past decade voiced shock and sympathy Wednesday with an America reeling from terrorist attacks.

"I can't believe that it really happened. But to my deepest regret it is true. I hope that the organizers of these attacks will be found an punished," Selima Kapayeva, a 29-year-old unemployed woman, said in Chechnya's shattered capital Grozny. "We have never lived in such skyscrapers, but we have found ourselves in similar situations more than once."

Most of Grozny's major buildings - the presidential palace, university buildings, hospitals - were damaged or destroyed in the 1994-6 war between Russian troops and separatists, or by Russian artillery and airstrikes in the current, 2-year-old war.

Russia's military says it is fighting international Islamic terrorists in Chechnya, while most Chechens consider it a war for independence from Russian rule.

Davud Murtayev, a 60-year-old mullah in Grozny, said: "The Koran doesn't say that planes can be hijacked, houses can be exploded, peaceful people can be killed. This terrorist act was carried out against Allah's will."

After the attacks in the United States, Moscow ordered security tightened around Chechnya and troops in the region put on heightened alert, Chechnya's pro-Moscow Prime Minister Stanislav Ilyasov said Wednesday.

Many Russians compared the American attacks on apartment house bombings in Moscow and two other Russian cities in 1999 that killed 300 people. The blasts were blamed on Chechen rebels and cited as a reason the Kremlin sent troops back into Chechnya weeks later.

Human rights groups and the U.S. and other Western governments have criticized the Russian military campaign, accusing troops of excesses and abuses of civilians.

The director of the OSCE's office for human rights, Gerard Stoudmann, met in Moscow on Wednesday with the Russian government's human rights envoy for Chechnya, Vladimir Kalamanov, the Interfax news agency reported.

Stoudmann said Russia has failed to fulfill some promises on improving the human rights situation in Chechnya, but praised the creation of a system for registering missing persons, the report said.